Une bibliographie de plus de 30 titres, un engagement dans le soin par la bibliothérapie, et l’expérience de l’accompagnement par la formation ou l’animation…Régine Detambel est auteure de romans et d’essais chez des éditeurs internationaux (Gallimard, Le Seuil, Actes Sud…), bibliothérapeute et formatrice à la bibliothérapie. Ses ouvrages sont traduits dans une dizaine de langues.Titulaire d’un Master2 en Lettres Modernes, Chevalier de l’ordre des Arts et Lettres et lauréate du prix Anna de Noailles de l’Académie Française, elle a trente ans d’expérience à l’animation d’ateliers d’écriture et propose un accompagnement individuel pour aider à construire et à déployer les potentialités d’un texte en cours.Elle est également soignante. D’abord masseur-kinésithérapeute puis chargée de cours par le Pr J. Touchon dans le cadre du D.U. Ethique du vieillissement, à la Faculté de médecine de Montpellier, elle est l’auteure notamment de Les Livres prennent soin de nous. Pour une bibliothérapie créative (Actes Sud, 2015).Elle a présenté sa méthode de bibliocréativité à Florence, en 2017, lors du XVIII Congrès Mondial de Psychiatrie Dynamique, ainsi qu’au Colloque de Médecine Narrative organisé par la Faculté de Médecine de Paris-Créteil. Elle est intervenue comme formatrice en bibliothérapie à l’INECAT, école d’art-thérapie de Paris. Installée à Montpellier-Juvignac (Hérault), elle travaille en présentiel ou à distance. Elle propose des séances individuelles de bibliothérapie aux personnes désirant investir et développer leur créativité. Elle forme également à la bibliothérapie les particuliers et les professionnels de tous horizons : soignants, animateurs, libraires, bibliothécaires, etc., soucieux d’ajouter à leur pratique un outil humaniste et créatif…- pour proposer un lieu de ressources expressives et créatives ;- pour contribuer à l’éveil symbolique des enfants et favoriser la constitution des liens ;- pour accompagner des adultes en quête de sens, de liberté ou d’apaisement ;- pour nourrir et redynamiser le psychisme des sujets âgés, très isolés en institution ;- pour (r)éveiller la capacité narrative, susciter l’émergence des souvenirs, relancer la créativité…Elle a ouvert chez elle une résidence d’écriture où elle reçoit des écrivants qu’elle aide à leur projet, dans un lieu dévolu à la concentration et la créativité.Vient de paraîtrePlatine (Actes Sud, roman, 2018) Les livres prennent soin de nous. Pour une bibliothérapie créative (Actes Sud, essai, 2015)
Contacter l’auteure : regine.detambel@orange.frChaîne YouTubeFormation – Bibliothérapie, comment les livres prennent soin de nous La formation intitulée Bibliothérapie ou comment les livres prennent soin de nous est une exploration des vertus thérapeutiques de la lecture et de l’écriture.  Publics concernés : bibliothécaires, animateurs, professions liées au soin, enseignants, coachs, particuliers…Visioconférence par Skype ou en présentiel à Montpellier-Juvignac : formation individuelle entièrement consacrée à votre projet. Objectifs : aborder le pouvoir thérapeutique des livres, acquérir les outils pour animer son propre atelier de bibliothérapie.Cliquer ici pour plus de détails pratiquesQuelques détails sur la formation à la bibliothérapie créative Quand j’étais en classe de sixième, dans les années soixante-dix, j’ai pris bien des fois le chemin de l’infirmerie pour des symptômes auxquels aujourd’hui on donne le nom de spasmophilie. Une jeune femme appliquait sur moi des rudiments de relaxation, me répétant, d’une douce voix de mélopée : « Tout ton corps est lourd, tout ton corps est chaud, laisse venir le calme, respire, ça va aller… ». Si le contenu du propos fut tout à fait inefficace, la douce voix, elle, le rythme de ses mots, leur prosodie, m’a tenu la tête hors de l’eau, hors de l’angoisse, hors du désespoir. Quarante ans plus tard, j’ai reçu dans mes stages de formation à la bibliothérapie créative une infirmière de collège, soucieuse d’apporter à ses petits patients angoissés un accueil adapté et efficace. Mots appliqués sur la blessure comme une musique apaise. Lire peut alors produire en nous un « adoucissement, pour peu que nous sachions choisir notre secours (prose lyrique ou mieux, poème) » écrit Camille Laurens. On découvre alors combien la langue est maternelle, et comme elle berce, enveloppe, rassure, caresse. Elle agit sur les sens comme la voix de la mère sur l’enfant nouveau-né, de manière sensible et sensuelle, elle est pansement. Le rythme de la langue maternelle serait alors l’enveloppe, le sparadrap. 
 Adaptation contemporaine de cette pratique de la poéticothérapie quand une infirmière de collège lit Desnos ou encore des haïkus, tranquillement sans aucun souci de pédagogie juste pour supporter dans la chaleur de sa voix une adolescente spasmophile toute tremblante. Si loin que l’on remonte dans l’Histoire, on trouve l’intuition de la vertu thérapeutique du livre et du récit. Les textes soignent. Ils ont le pouvoir de nous apaiser par l’ordre de leur syntaxe, le rythme et la musicalité de leurs phrases, le toucher sensuel de leur papier…

 Les récits ont ce pouvoir étonnant, dans les mouvements de la lecture ou de l’écriture, d’arracher à soi-même et à sa douleur, en proposant des fictions enveloppantes et du sens toujours renouvelé.
 Mais comment la littérature agit-elle pour nous apaiser ? Pourquoi tant de poètes tiennent-ils pour évident que la poésie est une « ambulance qui fonce dans la nuit pour sauver quelqu’un » ?Peut-être les bons livres nomment-ils purement et simplement les choses qui nous arrivent, et qui nous affectent d’autant plus que nous ne les comprenons pas vraiment, suppose l’écrivain Pierre Bergounioux. Mais la lecture ranime aussi une fonction que la souffrance avait annihilée : celle qui, par le biais de la syntaxe, amène à « refaire des liens avec un monde fracassé et absurde, à lui redonner sens ». La langue peut alors montrer sa face paternelle. Elle explique, commente, relie : elle agit sur le sens, de manière logique, elle est pensée. La syntaxe, l’ordre du récit, réorganisent l’expérience humaine.
 Au chaos de la vie se substitue l’ordre du récit.
 C’est ainsi que le livre, unissant le pansement et la pensée constructive, est un haut lieu d’hospitalité, un abri à emporter avec soi, dans l’écho lointain des voix qui nous ont bercés, du corps qui nous a contenus… Ateliers d’écriture par correspondance & formation à l’animation d’ateliers d’écriture Elle propose également des lectures de manuscrits, des ateliers d’écriture par correspondance, ainsi qu’une formation à l’animation d’ateliers d’écriture.EnglishThe Fine Books BlogBibliotherapy – The Healing Power of BooksBY BARBARA BASBANES RICHTERTalk therapy is nothing new, but how about bibliotherapy? I’m not talking about self-help publications, but rather using literature as a means to physical and psychological salvation. And really, who else but the French, the beneficiaries of a literary patrimony that dates from the 9th century, would be at the vanguard of such a movement. Régine Detambel, award-winning author of more than thirty books and a Chevalier of Arts and Letters, is also a licensed physiotherapist, and maintains that bibliotherapy, in some form or another, dates back to antiquity. Many of her books (La Splendeur, Opéra sérieux, Son corps extrême,) explore the aging process and how to live (and die) with grace. As a writer and as a physiotherapist, she is a healer with her hands, and Detambel believes that literature can be found everywhere – in the air we breathe, in our bodies, and in the various liminal moments of our lives (birth, marriage, death). “Everything is literature if we know where to look,” Detambel graciously wrote to me, explaining bibliotherapy in detail: “I didn’t create bibliotherapy. It existed in ancient Greece and Rome, and was revived after World War I to heal soldiers who had experienced psychological trauma at the front.” Poetry and literature became part of her “creative bibliotherapy” (bibliocréativité as Detambel coined it), and has found immense success and personal satisfaction through her efforts. “I think that working with the energy of an author, with poetry and metaphor, with stylistic and textual arrangements and so forth is extremely effective to revitalize the psyche,” Detambel continued. “We are all beings of language, and so it is necessary to move and to shift the language that resides within us so that our efforts are rewarded positively.” Detambel has played with the idea of bibliotherapy for as long as she has put pen to paper, but it was after writing a short story about skin (Petit éloge de la peau, Folio, Gallimard, 2006) that she recognized an analogy between skin and paper. “Books are caresses, in the strongest sense of the term!” she wrote. Hosting daylong seminars from her hometown nestled in the southern region of Languedoc-Roussillon, Detambel teaches aspiring bibliotherapists — nurses, doctors, psychologists, booksellers and librarians — how books can help people better understand themselves and to reconnect with the world. “There’s more to bibliotherapy than just handing a book to someone and leaving them alone. There’s a certain rapport between the text and the body that must be considered too. Even before one’s eyes settle on the text, we must consider body posture, breathing, voice, and other physical considerations. I teach my trainees how to renew the dialogue between words and the body.”Some of Detambel’s most rewarding work happens at retirement facilities, where she meets people whose psyches are often “abandoned, because culture is so rarely allowed to pass through the doors of establishments set up for the elderly,” she explained. “I don’t want these people to be left without words that could help them reestablish contact with their internal world. These people live in a sterile, naked, even cruel world. And unfortunately, they’re not alone.” Books themselves aren’t the cure, but they can be part of a curative program where literature nourishes the body, mind, and soul. __________