La Nuit Rêvée sur France Culture, entretien de Régine Detambel avec Philippe Garbit, le 11 novembre 2018
Dans ce deuxième entretien, Régine Detambel évoque tour à tour les figures de Raymond Queneau, Françoise Héritier, August Strinberg, et rend hommage aux éditeurs qui l’ont accompagnée. Enfin, elle livre les clefs de son métier de bibliothérapeuthe.
« Je disais que Colette m’a appris à écrire mais je crois que c’est aussi Raymond Queneau » confesse cette oulipienne dans l’âme. Chantre de la bibliocréativité, elle explique pourquoi les mots de Françoise Héritier, qui fut « la première à dire de façon extrêmement claire, sans haine, sans ressentiment et sans amertume des choses du sexisme », l’ont accompagné sur la route de la bibliothérapie. Route qui mène à se défaire des stéréotypes « dans lesquels nous mourons, dans lesquels nous nous asphyxions ».
Régine Detambel , qui « aime écrire sur ces êtres qui ont eu des vies invivables », a consacré un ouvrage à Auguste Strinberg, auteur de génie qu’on découvre à travers les voix des trois femmes qui ont partagé sa vie. Trois ex dresse le portrait d’un bourreau « d’une jalousie inouïe, d’une misogynie effroyable… mais, c’est d’abord un souffrant » dit-elle de lui.
Strinberg, c’est quelqu’un qui va libérer le langage mais qui va libérer aussi cette magie du langage, l’alchimie du langage.
Libérer, c’est le travail de Régine Detambel pour qui médecine et littérature vont de pair.